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« Maître, interrompit Ivan, au revoir dans la journée. Si vous périssez, ni votre mère ni la mienne ne me reverront jamais. »

Après une heure de marche, il aperçut, d’une petite élévation, deux villages à trois ou quatre verstes de distance ; ce n’était pas ce qu’il cherchait : il voulait trouver une maison isolée, dans laquelle il pût s’introduire sans être vu, pour en gagner secrètement le maître. La fumée lointaine d’une cheminée lui en fit découvrir une, telle qu’il la désirait. Il s’y rendit aussitôt, et y entra sans hésiter. Le mettre de la maison était assis à terre, occupé à rapiécer une de ses bottines. « Je viens, lui dit Ivan, te proposer deux cents roubles à gagner et te demander un service. Tu as sans doute oui parler du major Kascambo, prisonnier chez les montagnards. Eh bien, je l’ai enlevé ; il est ici, à deux pas, malade et en ton pouvoir. Si tu veux le livrer de nouveau à ses ennemis, il te loueront sans doute ; mais, tu le sais, ils ne te récompenseront pas. Si tu consens, au contraire, à le sauver, en le gardant chez toi seulement pendant trois jours, j’irai à Mosdok, et je t’apporterai deux cents roubles en urgent sonnant pour sa rançon ; que si tu oses bouger