Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/308

Cette page n’a pas encore été corrigée

avant de partir, ressouviens-toi du serment que tu as fait là-haut dans le sang de nos gardiens. Tu as juré que les Tchetchenges ne me reprendraient pas vivant : tiens parole. » En disant ces mots, il s’étendit par terre, et se couvrit tout entier avec sa bourka. « Il reste encore une ressource, lui répondit Ivan ; c’est de chercher une habitation de Tchetchenges, et d’en gagner le maître avec des promesses. S’il nous trahit, nous n’aurons du moins rien à nous reprocher. Tâchez encore de vous tramer jusque-là ; ou bien, ajouta t-il en voyant que son maître gardait le silence, j’irai seul, je tâcherai de gagner un Tchetchenge ; et si l’affaire tourne bien, je reviendrai avec lui pour vous prendre : si elle tourne mal, si je péris et que je ne revienne plus, prenez, voilà le pistolet. » Kascambo sortit la main de dessous la boucka et prit le pistolet.

Ivan le recouvrit avec des herbes et des broussailles desséchées de peur qu’il ne tût découvert par quelqu’un pendant la course qu’il allait faire. Comme il se disposait à partir, son maure le rappela. « Ivan, lui dit-il, écoute encore ma dernière demande. Si tu repasses le Tereck, et si tu revois et ma mère sans moi…