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une sous un hangar attenant à la maison, dans laquelle il trouva des pots de terre, quelques épis de maïs, un morceau de sel gemme et plusieurs ustensiles de ménage. Il courut chercher de l’eau pour établir la cuisine : le quartier de mouton et quelques pommes de terre qu’il avait apportées furent placées sur le feu. Pendant que le potage se préparait, Kascambo faisait rôtir les épis de maïs ; enfin, quelques noisettes trouvées encore dans le magasin complétèrent le repas. Lorsqu’il fut achevé, Ivan, avec plus de loisir et de moyens, parvint à délivrer son maure de ses fers ; et celui-ci, plus tranquille et restauré par un repas excellent pour la circonstance, s’endormit d’un profond sommeil, et il était nuit close lorsqu’il se réveilla. Malgré ce repos favorable, lorsqu’il voulut reprendre sa route, sen jambes enflées s’étaient roidies au point qu’il ne pouvait faire le moindre mouvement sans éprouver des douleurs Insupportables. Il fallut cependant partir. Appuyé mur son domestique, H s’achemina tristement, persuadé qu’il n’arriverait point jusqu’au terme désiré. Le mouvement et la chaleur de la marche apaisèrent peu à peu les douleurs qu’il ressentait. Il marcha toute la nuit, s’arrêtant souvent et reprenant aussitôt sa route. Quelquefois aussi, se laissant aller au découragement, il se jetait sur la terre et