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qui rendit leur marche très-lente. Ils arrivèrent ainsi péniblement sur le côté d’une vallée profonde qu’ils devaient traverser et dans le fond de laquelle la neige avait disparu ; un chemin battu suivait les sinuosités du ruisseau, et annonçait que l’endroit était fréquenté. Cette considération, jointe à la fatigue dont le major était accablé, décida les voyageurs à rester dans cet endroit pour attendre la nuit : ils s’établirent entre quelques rochers isolés qui sortaient de la neige. Ivan coupa des branches de sapin pour en faire, sur la neige, un lit épais sur lequel le major se coucha. Tandis qu’il reposait, Ivan cherchait à s’orienter. La vallée au sommet de laquelle il se trouvait était entourée de hautes montagnes entre lesquelles on n’apercevait aucune issue : il vit qu’il était impossible d’éviter le chemin battu, et qu’il fallait nécessairement suivre le cours du ruisseau pour sortir de ce labyrinthe. Il était environ onze heures du soir, et la neige commençait à se raffermir lorsqu’ils descendirent dans la vallée. Mais avant de s’acheminer ils mirent le feu à leur établissement, autant pour se réchauffer que pour faire un petit repas de chislik, dont ils avaient grand besoin. Une poignée de neige lit leur boisson, et une gorgée d’eau-de-vie acheva le festin. Ils traversèrent heureusement la vallée sans voir