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de bonnes armes, et tirent fort juste. Leur grand nombre, dans cette occasion, rendait le combat trop inégal. Après une assez longue fusillade, plus de la moitié des Cosaques furent tués ou mis hors de combat ; le reste s’était fait avec les chevaux morts un rempart circulaire derrière lequel ils tirèrent leur dernières cartouches. Les Tchetchenges, qui ont toujours mec eux, dans leurs expéditions, des déserteurs russes, dont ils se servent au besoin comme interprètes, faisaient crier aux Cosaques : « Livrez-nous le major, ou vous serez tués jusqu’au dernier. » Kascambo, voyant la perte certaine de sa troupe, résolut de se livrer lui-même pour sauver la vie à ceux qui restaient : il remit son épée à ses Cosaques et s’avança seul vers les Tchetchenges, dont le feu cessa aussitôt, leur but n’étant que de le prendre vivant pour obtenir une rançon. À peine se fut-il livré aux ennemis, qu’il vit paraître de loin le secours qu’on lui envoyait : il n’était plus temps : les brigands s’éloignèrent avec rapidité.

Son denchik [1] était resté en arrière avec le mulet qui portait l’équipage du major. Caché dans un ravin, il attendait l’issue du combat, lorsque les Cosaques le rencontrèrent et lui apprirent le

  1. Domestique soldat.