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intelligents, mais voleurs et cruels, et dans un état de guerre presque continuel avec les troupes de la ligne [1].

C’est au milieu de ces bordes dangereuses et au centre même de cette immense chaîne de montagnes que la Russie a établie un chemin de communication avec ses possessions d’Asie. Des redoutes placées de distance en distance, assurent la route jusqu’en Géorgie ; mais aucun voyageur n’oserait se hasarder à parcourir seul l’espace qui les sépare. Deux fois par semaine, un convoi d’infanterie, avec du canon et un parti considérable de Cosaques, escorte les voyageurs et les dépêches du gouvernement. Une de ces redoutes, située au débouché des montagnes, est devenue une petite bourgade assez peuplée. Sa situation lui a fait donner le nom de Wladi-Caucase [2] : elle sert de résidence au commandant des troupes qui font le pénible service dont il vient d’être parlé.

Le major Kascambo, du régiment de Wologda, gentilhomme russe, d’une famille originaire de la Grèce, devait aller prendre le commandement du

  1. On désigne par ce mot la suite des postes gardés par les troupes russes entre la mer Caspienne et ta mer Noire, depuis l’embouchure du Tereck jusqu’à celle du Cuban.
  2. Wladi-Caucase vient du verbe russe Wladeti, qui signifie commander, dominer.