mettre de bornes à l’affection d’une sœur ? Un seul trait pourra vous donner une idée de sa tendresse pour moi. Je marchais une nuit à grands pas dans ma cellule, tourmenté de douleurs affreuses. Au milieu de la nuit, m’étant assis un instant pour me reposer, j’entendis un bruit léger à l’entrée de ma chambre. J’approche, je prête l’oreille : jugez de mon étonnement ! c’était ma sœur qui priait Dieu en dehors du seuil de ma porte. Elle avait entendu mes plaintes. Sa tendresse lui avait fait craindre de me troubler ; mais elle venait pour être à portée de me secourir au besoin. Je l’entendis qui récitait à voix basse le Miserere. Je me mis à genoux près de la porte, et sans l’interrompre, je suivis mentalement ses paroles. Mes yeux étaient pleins de larmes : qui n’eût été touché d’une telle affection ? Lorsque je crus que sa prière était terminée : « Adieu, ma sœur, lui dis-je à voix basse, adieu, retire-toi, je me sens un peu mieux ; que Dieu te bénisse et te récompense de ta piété ! ». Elle se retira en silence, et sans doute sa prière fut exaucée, car je dormis enfin quelques heures d’un sommeil tranquille.
Combien ont dû vous paraître tristes les pre-