de les animer pour moi, et de me donner un ami ! Mais les arbres sont muets ; leur froide écorce me repousse ; elle n’a rien de commun avec mon cœur, qui palpite et qui brûle. Accablé de fatigue, las de la vie, je me traîne de nouveau dans ma retraite ; j’expose à Dieu mes tourments, et la prière ramène un peu de calme dans mon âme.
Ainsi, pauvre malheureux, vous souffrez à la fois tous les maux de l’âme et du corps ?
Ces derniers ne sont pas les plus cruels !
Ils vous laissent donc quelquefois du relâche ?
Tous les mois ils augmentent et diminuent avec le cours de la lune. Lorsqu’elle commence à se montrer, je souffre ordinairement davantage ; la maladie diminue ensuite, et semble changer de nature : ma peau se dessèche et blanchit, et je ne sens presque plus mon mal ; mais il serait toujours supportable sans les insomnies affreuses qu’il me cause.
Quoi ! le sommeil même vous abandonne ?