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ma place favorite… Montez le long de ces pierres : c’est un escalier dont je suis l’architecte. Tenez-vous au mur.


LE MILITAIRE.

Le charmant réduit ! et comme il est bien fait pour les méditations d’un solitaire !


LE LÉPREUX.

Aussi je l’aime beaucoup ; je vois d’ici la campagne et les laboureurs dans les champs ; je vois tout ce qui se passe dans la prairie, et je ne suis vu de personne.


LE MILITAIRE.

J’admire combien cette retraite est tranquille et solitaire. On est dans une ville, et l’on croirait être dans un désert.


LE LÉPREUX.

La solitude n’est pas toujours au milieu des forêts et des rochers. L’infortuné est seul partout.


LE MILITAIRE.

Quelle suite d’événements vous amena dans cette retraite ? Ce pays est-il votre patrie ?


LE LÉPREUX.

Je suis né sur les bords de la mer, dans la principauté d’Oneille, et je n’habite ici que depuis