Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tique l’avait blessé vivement en insistant, avec trop de légèreté peut-être, sur les visites que Xavier avait faites au lépreux d’Aoste en compagnie d’une jeune et jolie veuve. « L’impudent ! s’écrie-t-il. Que le diable emporte les littérateurs et la littérature ! » Cette impudence le tourmenta à un tel point qu’il y revint quatre ou cinq fois en s’adressant à ses correspondants ; son ombrageuse susceptibilité l’emporta même, ce qui est rare chez lui, au delà de toute mesure. Désormais Sainte-Beuve devint sa bête noire ; il ne vit plus en lui qu’un « écrivassier, » un « misérable, » « un folliculaire déhonté, » coupable d’avoir produit « de mauvais vers et de détestable prose[1]. » Et pourtant il avouait avoir lu avec plaisir son histoire de Port-Royal.

III.

Les œuvres complètes de Xavier de Maistre furent réunies pour la première fois par les soins de M. Valery et publiées à Paris, en 1825, 3 vol. in-32. Un critique du temps écrivait au sujet de la seconde édition, qui parut en 1828 : « Si M. Xavier de Maistre est un des auteurs dont les œuvres complètes tiennent le moins de place dans une bibliothèque, il est aussi du petit nombre de ceux qui ont l’heureux privilège de voir le public rechercher avidement leurs ouvrages[2]. » Il en est encore aujourd’hui de même, et plus de vingt éditions des œuvres complètes n’ont pas encore lassé les préférences du public.

L’édition que nous donnons contient le Voyage autour

  1. Voy. ses lettres des 18 juillet et 18 août 1839, de 1841, et des 7 et 10 Juillet 1842.
  2. Revue encyclopédique, t. XXXVIII, p. 768.