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et mon mauvais destin lui fit garder le silence le plus opiniâtre. Enfin, après avoir attendu bien longtemps, je crus pouvoir me hasarder à lui adresser la parole ; il ne s’agissait plus que de trouver un compliment digne d’elle et des sentiments qu’elle m’avait inspirés. Oh ! combien je regrettai de n’avoir pas terminé mon épître dédicatoire en vers ! comme je l’aurais placée à propos dans cette occasion ! Ma présence d’esprit ne m’abandonna cependant pas au besoin. Inspiré par la douce influence des astres et par le désir plus puissant encore de réussir auprès d’une belle, après avoir toussé légèrement pour la prévenir et pour rendre le son de ma voix plus doux :

« Il fait bien beau temps cette nuit », lui dis-je du ton le plus affectueux qu’il me fut possible.

Chapitre XVIII

Je crois entendre d’ici Mme de Hautcastel, qui ne me passe rien, me demander compte de la romance dont j’ai parlé dans le chapitre précédent. Pour la première fois de ma vie, je me trouve dans