Page:Maistre Xavier de - Oeuvres completes, 1880.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

celui de contempler le ciel étoilé, et je n’ai pas à me reprocher d’avoir fait un seul voyage, ni même une simple promenade nocturne, sans payer le tribut d’admiration que je dois aux merveilles du firmament. Quoique je sente toute l’impuissance de ma pensée dans ces hautes méditations, je trouve un plaisir inexprimable à m’en occuper. J’aime à penser que ce n’est point le hasard qui conduit jusqu’à mes yeux cette émanation des mondes éloignés, et chaque étoile verse avec sa lumière un rayon d’espérance dans mon cœur ! Et quoi ! ces merveilles n’auraient-elles d’autre rapport avec moi que celui de briller à mes yeux ? Et ma pensée qui s’élève jusqu’à elles, mon cœur qui s’émeut à leur aspect, leur seraient-ils étrangers ?… Spectateur éphémère d’un spectacle éternel, l’homme lève un instant les yeux vers le ciel, et les referme pour toujours ; mais, pendant cet instant rapide qui lui est accordé, de tous les points du ciel et depuis les bornes de l’univers, un rayon consolateur part de chaque monde et vient frapper ses regards, pour lui annoncer qu’il existe un rapport entre l’immensité et lui, et qu’il est associé à l’éternité.