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rares à la hauteur où je logeais, dans les circonstances surtout où je me trouvais alors, et pour rester seul jusqu’à minuit. Quatre heures suffisaient amplement à l’exécution de mon entreprise, ne voulant faire pour cette fois qu’une simple excursion autour de ma chambre. Si le premier voyage a duré quarante-deux jours, c’est parce que je n’avais pas été le maître de le faire plus court. Je ne voulus pas non plus m’assujettir à voyager beaucoup en voiture, comme auparavant, persuadé qu’un voyageur pédestre voit beaucoup de choses qui échappent à celui qui court la poste. Je résolus donc d’aller alternativement, et suivant les circonstances, à pied ou à cheval ; nouvelle méthode que je n’ai pas encore fait connaître et dont on verra bientôt l’utilité. Enfin, je me proposai de prendre des notes en chemin, et d’écrire mes observations à mesure que je les faisais, pour ne rien oublier.

Afin de mettre de l’ordre dans mon entreprise, et de lui donner une nouvelle chance de succès, je pensai qu’il fallait commencer par composer une épître dédicatoire, et l’écrire en vers pour la rendre plus intéressante. Mais deux difficultés m’embarrassaient et faillirent m’y faire renoncer, mal gré tout l’avantage que j’en pourrais tirer. La première était de savoir à qui j’adresserais l’épître, la se-