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tenir gageure, un peu aussi parce qu’il croyait l’être tout de bon. — Insensiblement l’influence de la robe de chambre opérait : les bouillons qu’il avait pris, bon gré, mal gré, lui causaient des nausées ; bientôt les parents et amis envoyaient demander des nouvelles ; il n’en fallait pas tant pour le mettre décidément au lit.

Le soir, le docteur Ranson[1] lui trouvait le pouls concentré, et ordonnait la saignée pour le lendemain. Si le service avait duré un mois de plus, c’en était fait du malade.

Qui pourrait douter de l’influence des habits de voyage sur les voyageurs, lorsqu’on réfléchira que le pauvre comte de… pensa plus d’une fois faire le voyage de l’autre monde pour avoir mis mal à propos sa robe de chambre dans celui-ci ?


CHAPITRE XLII.

J’étais assis près de mon feu, après dîner, plié dans mon habit de voyage et livré volontairement à toute son influence, en attendant l’heure

  1. Médecin fort connu à Turin lorsque ce chapitre fut écrit. (Note de l’Auteur.)