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bien ou mal fait de me préférer sa parure, ni que j’eusse le droit d’être reçu autrement.

Je me garde encore avec plus de soin d’en tirer des conséquences générales sur la réalité, la force et la durée de l’affection des dames pour leurs amis. — Je me contente de jeter ce chapitre (puisque c’en est un), de le jeter, dis-je, dans le monde, avec le reste du voyage, sans l’adresser à personne, et sans le recommander à personne.

Je n’ajouterai qu’un conseil pour vous, messieurs : c’est de vous mettre bien dans l’esprit qu’un jour de bal votre maîtresse n’est plus à vous.

Au moment où la parure commence, l’amant n’est plus qu’un mari, et le bal seul devient l’amant.

Tout le monde sait de reste ce que gagne un mari à vouloir se faire aimer par force ; prenez donc votre mal en patience et en riant.

Et ne vous faites pas illusion, monsieur : si l’on vous voit avec plaisir au bal, ce n’est point en votre qualité d’amant, car vous êtes un mari ; c’est parce que vous faites partie du bal, et que vous êtes, par conséquent, une fraction de sa nouvelle conquête ; vous êtes une décimale d’amant : ou bien, peut-être, c’est parce que