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fin, l’avouerai-je ? nous faisions, ma rose et moi, une fort triste figure.

Je finis par perdre patience, et, ne pouvant plus résister au dépit qui me dévorait, je posai le miroir que je tenais à ma main, et je sortis d’un air de colère, et sans prendre congé.

« Vous en allez-vous ? » me dit-elle en se tournant de ce côté pour voir sa taille de profil.

Je ne répondis rien ; mais j’écoutai quelque temps à la porte, pour savoir l’effet qu’allait produire ma brusque sortie.

« Ne voyez-vous pas, disait-elle à sa femme de chambre, après un instant de silence, ne voyez-vous pas que ce caraco est beaucoup trop large pour ma taille, surtout en bas, et qu’il y faut faire une baste[1] avec des épingles ? »

Comment et pourquoi cette rose sèche se trouve là sur une tablette de mon bureau, c’est ce que je ne dirai certainement pas, parce que j’ai déclaré qu’une rose sèche ne mérite pas un chapitre.

Remarquez bien, mesdames, que je ne fais aucune réflexion sur l’aventure de la rose sèche. Je ne dis point que madame de Hautcastel ait

  1. Terme national, employé en badinant pour rempli. (Note de l’Auteur.)