Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/95

Cette page n’a pas encore été corrigée

il prononçait quelques paroles de nécromancie [1] ; il fut bien constaté que la poudre avait été administrée à des personnes de tout rang. Rodriguez avait deux complices également mises en jugement (Juliana Lopez et Angela Barrios). L’une d’elles demandant grâce de la vie, on lui répondit que le Saint-Office n’était pas dans l’usage de condamner à mort [2]. Rodriguez fut condamné à être conduit dans les rues de Madrid monté sur un âne, et à être fouetté. On lui imposa de plus quelques pratiques de religion, et l’exil de la capitale pour cinq ans. La lecture de la sentence fut souvent interrompue

  1. On voit ici deux crimes bien distincts et d’une gravité remarquable. La magie en serait une, quoique parfaitement nulle en elle-même. L’autre est un peu plus que ridicule, et je doute que, dans aucun autre pays du monde, le magicien en eût été quitte à si bon marché.
  2. C’est ce tribunal qui avait l’habitude un peu sévère de brûler solennellement les gens qui ne croyaient qu’en Dieu. (Supra, pag. 16.)