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vouloir bien ne dire à personne de qui il tenait cette information. Il se hâta de s’éloigner d’un édifice que son imagination lui représentait comme entouré de flammes sanglantes. Un homme, revêtu de l’office de juge, lui apprit le lendemain que cet édifice servait de bûcher aux hérétiques, et qu’il n’y avait pas plus de quatre ans qu’une femme y avait subi ce supplice. C’était une religieuse coupable de diverses infamies d’actions et de systèmes. »

Que d’absurdités dès le début ! En premier lieu, qu’est-ce qu’un édifice destiné à brûler des hérétiques ? Un édifice qui aurait cette destination brûlerait lui-même à la première expérience, et ne servirait qu’une fois. Un édifice qui sert de bûcher est quelque chose de si fou qu’on n’imagine rien au delà. Ce qui est encore éminemment plaisant, c’est

    on donne aussi ce nom en Espagne, par extension, au lieu où se prononcent les condamnations au feu.