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Vous voyez, monsieur le comte, combien d’erreurs les sophistes modernes avaient accumulées sur le compte de l’Inquisition. Ils l’avaient présentée comme un tribunal purement ecclésiastique, et, d’après les autorités les plus incontestables, je vous ai montré ce qu’il en est. Ils nous avaient fait croire que des prêtres condamnaient à mort, et pour de simples opinions. Je vous ai montré ce qu’il en est. Ils nous présentaient l’Inquisition comme une invention des papes, et les papes ne l’ont accordée qu’aux instances des souverains, souvent même avec répugnance, de moins quant à certaines attributions qui leur paraissaient trop sévères. Il ne manquait plus que de l’attaquer du côté de la discipline ecclésiastique, en soutenant qu’elle énervait la juridiction des évêques ; malheureusement pour les réformateurs modernes, ils avaient contre eux le corps épiscopal d’Espagne, un des plus respectables du monde catholique, qui venait de déclarer expressément qu’il n’avait jamais trouvé dans l’Inquisition qu’une alliée