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qu’elle était ordonnée par tous les tribunaux espagnols. Les lois grecques et romaines l’avaient adoptée ; Athènes, qui s’entendait un peu en liberté, y soumettait même l’homme libre. Toutes les nations modernes avaient employé ce moyen terrible de découvrir la vérité ; et ce n’est point ici le lieu d’examiner si tous ceux qui en parlent savent bien précisément de quoi il s’agit, et s’il n’y avait pas, dans les temps anciens, d’aussi bonnes raisons de l’employer, qu’il peut y en avoir pour la supprimer de nos jours. Quoiqu’il en soit, dès que la torture n’appartient pas plus au tribunal de l’Inquisition qu’à tous les autres, personne n’a le droit de la lui reprocher. Que le burin protestant de Bernard Picart se fatigue tant qu’il voudra à nous tracer des tableaux hideux de tortures réelles ou imaginaires, infligées par les juges de l’Inquisition, tout cela ne signifie rien, ou ne s’adresse qu’au roi d’Espagne.

Observez ici en passant, monsieur, que d’après le