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terrible arrachant au sein des ténèbres l’époux des bras de l’épouse, etc. Personne assurément n’est moins disposé que moi à faire peur aux femmes, la nuit surtout. Cependant j’avoue que, dans les nombreux ouvrages de politique et de jurisprudence que j’ai feuilletés dans ma vie, je ne me souviens pas d’avoir lu qu’un scélérat ne doit être arrêté qu’en plein jour, de peur d’effrayer madame son épouse, et que la justice, avant de le saisir, doit s’informer scrupuleusement s’il est marié ou célibataire, époux distrait ou assidu.

Combien cette rhétorique est misérable devant la réalité des choses ! Après vous avoir fait entendre des imaginations révolutionnaires, permettez que je vous copie une gazette.

« Le 14 avril dernier, il plut au roi, notre seigneur (que Dieu conserve), d’honorer de son auguste présence, vers les 9 heures