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point parfaitement d’accord avec l’auteur de l’Inquisition dévoilée, que je viens de citer. « Philippe II, dit-il, le plus absurde des princes, fut le véritable fondateur de l’Inquisition : ce fut sa politique raffinée qui la porta à ce point de hauteur où elle était montée. Toujours les rois ont repoussé les conseils et les soupçons qui leur ont été adressés contre ce tribunal, parce qu’ils sont dans tous les cas maîtres absolus .

    damnés par ce tribunal, des victimes de l’Inquisition. Ils ne sont cependant victimes que comme le sont tous les coupables du monde, qui marchent au supplice en vertu d’un jugement légal. Il faut même ajouter que l’Inquisition ne remet au bras séculier, pour les jugements capitaux, qu’à la dernière extrémité ; car il n’y a rien de si vrai et de si connu de tous ceux qui veulent connaître, que ce qu’a dit un anonyme italien qui écrivait, il y a une vingtaine d’années, sur le même sujet. Il tribunale del Santo-Officio non abbandona (expression très juste), all’ ultimo supplicio che gente di perduta coscienza erei delle più orribili impietà. (Della Punizion degli eretici, e del tribunale della santa Inquisizione. Roma, 1795, in-4o, pag. 133.)