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ce lustre immense, suspendu depuis plus de dix-huit siècles entre le ciel et la terre ? À quelle oreille n’est jamais arrivée l’axiome éternel de cette religion, L’ÉGLISE ABHORRE LE SANG ! Qui ne sait qu’il est défendu au prêtre d’être chirurgien, de peur que sa main consacrée ne verse le sang de l’homme, même pour le guérir ? Qui ne sait que dans les pays d’obédience, le prêtre est dispensé de déposer comme témoin dans les procédures de mort et que, dans les pays où l’on a cru devoir lui refuser cette condescendance, on lui donne acte au moins de la protestation qu’il fait, de ne déposer que pour obéir à justice et de ne demander que miséricorde. Jamais le prêtre n’éleva d’échafaud ; il y monte seulement comme martyr ou consolateur : il ne prêche que miséricorde et clémence ; et, sur tous les points du globe, il n’a versé d’autre sang que le sien.

« L’Église, cette chaste épouse du Fils de Dieu, qui, à l’imitation de son époux,