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les preuves ne sont pas claires, les conseillers du roi, toutes les fois qu’il s’agit de peines capitales, peuvent d’un seul mot anéantir la procédure. La religion et les prêtres cessent d’êtres pour quelque chose dans cette affaire. Si quelque accusé était malheureusement puni sans être coupable, ce serait la faute du roi d’Espagne, dont les lois auraient ordonné injustement la peine, ou celle de ses grands magistrats, qui l’auraient injustement infligée, comme vous le verrez tout à l’heure.

Observez, monsieur, que, parmi les innombrables déclamations publiées dans le dernier siècle contre l’Inquisition, vous ne trouverez pas un mot sur ce caractère distinctif du tribunal, qui valait bien cependant la peine d’être remarqué. Voltaire nous a peint en cent endroits de ses œuvres :

 
. . . . . . . . . . Ce sanglant tribunal,
Ce monument affreux du pouvoir monacal,