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ou gêner ces acquisitions. On y pensera au milieu du siècle le plus irreligieux [1], lorsque personne ne songe à faire des fondations, et que tous les souverains semblent se concerter pour spolier l’Église au lieu de l’enrichir. C’est ainsi que la souveraineté est la dupe éternelle des novateurs, et que les nations se jettent dans l’abîme, en croyant atteindre une amélioration imaginaire, tandis qu’elles ne font que satisfaire les vues intéressées et personnelles de ces hommes téméraires et pervers. La moitié de l’Europe changera de religion pour donner une femme à un prêtre libertin, ou de l’argent à des princes dissipateurs ; et cependant le monde ne retentira que des abus de l’Église, de la nécessité d’une réforme et de la pure parole de Dieu. On fera de même des phrases magnifiques contre l’Inquisition, mais cependant les avocats de l’humanité,

  1. La loi française contre les acquisitions de mainmorte, est de l’année 1745.