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importants à l’Espagne, et qui a été ridiculement et honteusement calomniée par le fanatisme sectaire et philosophique. Ici je m’arrête, n’entendant excuser aucun abus. Si l’Inquisition a quelquefois trop comprimé les esprits ; ei elle a commis quelques injustices ; si elle s’est montrée ou trop soupçonneuse ou trop sévère (ce que je déclare ignorer parfaitement), je me hâte de condamner tout ce qui est condamnable ; mais je ne conseillerais jamais à une nation de changer ses institutions antiques, qui sont toujours fondées sur de profondes raisons, et qui ne sont presque jamais remplacées par quelque chose d’aussi bon. Rien ne marche au hasard, rien n’existe sans raison. L’homme qui détruit n’est qu’un enfant vigoureux qui fait pitié. Toutes les fois que vous verrez une grande institution ou une grande entreprise approuvée par les nations, mais surtout par l’Église, comme la chevalerie, par exemple, les ordres religieux, mendiants, enseignants, contemplatifs, missionnaires, militaires, hospitaliers,