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et surtout de la part du corps épiscopal, une renonciation expresse et nationale à la foi chrétienne, il aurait tort sans doute ; cependant je serais curieux de savoir ce que lui répondrait un Anglais de bonne foi.

Cette digression m’a paru de la plus grande importance, pour vous montrer que la nation anglaise n’a pas plus de droit, et même en a moins qu’une autre, de reprocher aux Espagnols leur détestable Inquisition, puisque cette institution leur a servi à se garder des détestables crimes [1] commis en Angleterre pendant deux siècles, des calamités détestables qui en ont été la suite, et de l’anéantissement encore plus détestable du Christianisme, qui n’existe plus que de nom dans ce grand pays.

Si je l’ai choisi plutôt qu’un autre, c’est qu’il

  1. Ces crimes sont au nombre de soixante-dix, autant qu’il m’en souvient, d’après l’ouvrage curieux de M. Colquom.