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au milieu des sophismes accumulés par ce dangereux écrivain. On sent que Hume a tort avant de savoir dire pourquoi. Si jamais, parmi les hommes qui ont pu entendre la prédication évangélique, il a existé un véritable athée (ce que je ne m’avise point de décider), c’est lui. Jamais je n’ai lu ses ouvrages anti-religieux sans une sorte d’effroi, sans me demander à moi-même comment il était possible qu’un homme, à qui rien n’avait manqué pour connaître la vérité, avait pu néanmoins descendre jusqu’à ce point de dégradation ? Toujours il m’a semblé que l’endurcissement de Hume, et son calme insolent, ne pouvaient être que la dernière peine d’une certaine révolte de l’intelligence, qui exclut la miséricorde, et que Dieu ne châtie plus qu’en se retirant.

Hume parlant des vérités premières qu’on vient de voir, on sent assez qu’il ne doit pas se gêner sur le Christianisme, et personne ne sera surpris de l’entendre dire avec