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Je n’oublierai point de vous faire observer que l’Angleterre n’est réellement tolérante que pour les sectes, mais nullement pour l’Église dont elle se sent détachée ; car, pour celle-ci, les lois la repoussent avec une obstination qui, peut-être, n’est pas absolument sans danger pour l’état. L’Anglais ne veut point du système qui lui propose de croire plus ; mais tout homme qui vient lui proposer de croire moins est sûr d’être bien reçu. L’Église anglicane fourmille de sectes non conformistes qui la dévorent, et ne lui laissent plus qu’une certaine forme extérieure qu’on prend encore pour une réalité. Le méthodisme seul envahit tous les états, toutes les conditions, et menace ouvertement d’étouffer la religion nationale. Un Anglais, qui vient d’écrire sur ce sujet, propose un singulier moyen pour s’opposer au torrent. « Si le mal fait de nouveaux progrès, dit-il, peut-être deviendra-t-il nécessaire d’user de quelque indulgence à l’égard des articles de foi admis par l’Église anglicane,