Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée

à nous tromper, de manière qu’elles sont aujourd’hui continuellement aux aguets pour nous jouer des tours [1].

Jusqu’ici je n’ai cité que l’Angleterre, parce qu’elle est à la tête du système protestant. Si je voulais sortir de ce pays, je sortirais en même temps des limites que je me suis prescrites. Je n’ai cependant pas la force de me défendre une petite excursion, pour vous faire connaître la profession de foi d’un évêque évangélique ; je veux parler du fameux Herder, que j’ai entendu nommer très sérieusement, dans je ne sais quel

  1. Beattie on Truth. Part. II, chap. II, sect. I. Il accuse ici Mallebranche d’être en général mystique (c’est-à-dire chrétien) ; et sur ce que ce grand homme avait dit, après saint Augustin et mille autres : Que les vertus païennes n’étaient que de l’orgueil, il s’écrie : Fi donc ! monsieur Mallebranche, le papisme avec toutes ses absurdités n’exige pas de ses partisans une assertion aussi étrangère à toute franchise et toute générosité. (Ibid.) Mallebranche, j’en suis sûr, rirait encore dans le ciel, s’il pouvait y lire en Dieu ces folles indécences.