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en théologie, d’un prédicateur de la foi chrétienne, qui assure de son respect et de sa vénération, le plus ardent, le plus notoire, le plus indécent ennemi de notre religion !

La charité, sans doute, et même la politesse, sont parfaitement indépendantes des symboles de la foi, et il faut bien se garder d’insulter ; mais il y a cependant une mesure prescrite par la conscience. Bergier aurait sûrement rendu, dans l’occasion, à tous les mécréants qu’il a réfutés pendant sa longue et précieuse vie, tous les services qui auraient dépendu de lui et il est bien remarquable que les attaques les plus impatientes ne lui ont jamais arraché un seul mot amer ; cependant il se fût bien gardé de parler à Fréret ou à Voltaire de son respect et de sa vénération. Ce compliment aurait déshonoré un prêtre. Mais Robertson pouvait caresser sans conséquence Gibbon et Voltaire ; le Christianisme qu’il prêchait par état n’étant pour lui qu’