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si elle pouvait en conscience marier sa fille à un homme étranger à l’Église anglicane (quoique non catholique ni protestant).

La réponse, que les principaux intéressés ne tinrent point secrète, et qui me fut communiquée dans votre société même, est une des choses les plus curieuses que j’aie lues de ma vie. Le savant évêque établit d’abord la grande distinction des articles fondamentaux et non fondamentaux. Il regarde comme Chrétiens tous ceux qui sont d’accord sur les premiers. « Du reste, dit-il, chacun a sa conscience, et Dieu nous jugera. Il a connu lui-même un gentilhomme, élève d’Eton et de Cambridge, qui, après avoir dûment examiné, suivant son pouvoir, le fondement des deux religions, se détermina pour celle de Rome. Il ne le blâme point, et par conséquent il croit que la tendre mère peut, en toute sûreté de conscience, marier sa fille hors de