futur ; croyant que tout le reste leur sera ajouté. D’autres nations au contraire disent négligemment : Deorum injuria diis cura [1]. Pour elles l’avenir n’est rien. Cette vie commune de vingt-cinq ans environ, accordée à l’homme, attire tous les soins de leurs législateurs. Ils ne pensent qu’aux sciences, aux arts, à l’agriculture, au commerce, etc. Ils n’osent pas dire expressément : Pour nous, la religion n’est rien ; mais tous leurs actes le supposent, et toute leur législation est tacitement matérialiste, puisqu’elle ne fait rien pour l’esprit et l’avenir.
Il n’y a donc rien de commun entre ces deux systèmes, et celui de l’indifférence n’a rien à reprocher à l’autre, jusqu’à ce qu’il lui ait indiqué un moyen sûr de se défendre sans vigilance et sans rigueur, ce qui, je pense, ne sera pas trouvé fort aisé.
- ↑ Les injures faites aux dieux sont leur affaire. Tacit., Annal., liv. 73.