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et quelque chose, sans doute, a donc suffi pour cela. Qu’est-ce donc qui a suffi ? Ce n’est pas le pouvoir des évêques, puisque l’Inquisition les en avait dépouillés : ce n’est pas non plus l’Inquisition elle-même ; le comité nous en donne sa parole d’honneur. Moins encore on peut en remercier les tribunaux civils, les gouverneurs des provinces, etc., puisque l’Inquisition était revêtue d’une juridiction exclusive dans toutes les affaires de religion. Encore une fois, puisque quelque chose a suffi, qu’est-ce qui a suffi ? Si le comité ne l’a pas vu, c’est qu’il fermait les yeux ; mais pour tout homme qui les tiendra ouverts, il demeurera certain que toutes les nations européennes ayant été plus ou moins attaquées et bouleversées par les derniers hérésiarques, excepté l’Espagne et celles qui avaient plus ou moins adopté la juridiction et les formes de l’Inquisition, l’équité et la raison défendent également d’attribuer la préservation de l’Espagne à toute autre cause qu’au tribunal de l’Inquisition, surtout lorsqu’