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Ce n’est point à l’Inquisition que nous devons ce bonheur [1].

Observez, monsieur, comment la passion ne fait jamais attention à ce qu’elle dit. Nous avons vu plus haut [2] que les évêques n’ont point à se plaindre des inquisiteurs, qu’ils regardent au contraire comme des alliés fidèles dans la conservation de la foi. Mais en accordant tout au comité pour le réfuter toujours par lui-même, si le pouvoir ordinaire des évêques devait suffire à l’Espagne pour repousser le démon du septentrion, comment ce même pouvoir, usurpé par l’Inquisition, augmenté et corrigé d’ailleurs d’une manière assez imposante, n’a-t-il été d’aucune utilité à l’Espagne ? C’est un fait notoire que les derniers hérésiarques n’ont pu mettre le pied en Espagne,

  1. Porque no se debe atribuir a la Inquisiciòn la felicidad que ha gozado España de no ser alterada por las ultimas herejìas. (Informe, etc., pag. 77.)
  2. Sup., Lettre II.