Page:Maistre - Lettres à un gentilhomme russe sur l’Inquisition espagnole, 1846.djvu/118

Cette page n’a pas encore été corrigée

Rendons justice à cette illustre nation. Elle est du petit nombre de celles qui, sur le continent européen, n’ont point du tout été complices de la révolution française. À la fin, sans doute, elle en a été la victime, mais le sang de quatre cent mille étrangers l’a suffisamment vengée, et maintenant nous la voyons revenir à ses anciennes maximes avec une impétuosité digne des respects de l’univers, quand même il s’y trouverait quelque chose d’exagéré.

Le comité des Cortès, que je vous ai déjà beaucoup cité, a bien senti la force de l’argument qui résultait en faveur de l’Inquisition, de cette importante considération des maux qu’elle a prévenus. Pour se tirer de là, le rapporteur a trouvé un moyen expéditif et tout à fait commode, c’est de nier cette influence. L’autorité des évêques, dit-il, si elle eût été conservée, aurait suffi à l’Espagne pour se défendre contre les derniers hérésiarques.