Page:Maistre - Du pape suivi de l'Église gallicane, Goemaere, 1852.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
82
PRÉFACE

Quand même il arriverait à l’Auteur de traiter sans gêne, dans le cours de son ouvrage, des autorités qu’on respecte ailleurs à l’égal des oracles, il est persuadé qu’on lui pardonnerait sa franchise, l’innocente logique ne devant offenser personne.

Il n’y a d’ailleurs rien de si reconnaissable, pour toute oreille juste, que la voix amie ; et tout porte à croire que, dans cette occasion, personne ne s’y méprendra : s’il en arrivait autrement, la justice qu’on doit rendre à l’Auteur ne serait cependant qu’ajournée, et dans cette ferme persuasion il se croirait à peine obligé d’ajourner sa reconnaissance.

Quelques raisons, relatives à sa situation actuelle, l’engagent à faire remarquer que cet ouvrage, comme celui dont il est détaché, fut écrit en 1817, à cinq cents lieues de Paris et de Turin. Il est possible cependant, à ce qu’il croit, qu’on y rencontre quelques citations ajoutées postérieurement, mais qui commencent elles-mêmes à vieillir. Puisse le sujet du livre vieillir aussi à sa manière, et ne rappeler incessamment qu’une de ces misères humaines qui n’appartiennent plus qu’à l’Histoire ancienne.

Août 1820.