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Le crime irrémissible aux yeux de Louis XIV étant celui de lui résister ; et la première de toutes les vertus, j’ai presque dit la vertu unique, étant alors celle d’épouser tous ses sentiments et de les exagérer, ce fut la mode de blâmer, de contredire, de mortifier Innocent XI, dont la courageuse résistance avait si fort déplu au mattre.

Mais rien ne peut être comparé à ce que le parlement de Toulouse se permit dans celte occasion. Pour se rendre agréable à Louis XIV, la flatterie avait pris toutes les formes, excepté une. Le parlement de Toulouse la trouva…. Dom Gerles, chanoine régulier de la cathédrale de Pamiers, et vicaire général pendant la vacance du siège, avait formé opposition à quelques actes de ce parlement, relatifs à la régale. Destitué par son métropolitain l’archevêque de Toulouse, qui voulait faire sa cour, il en appela au Pape qui le confirma dans sa place. Il parait de plus que dom Gerles se permit d’écrire des choses assez fortes contre la régale et contre les prétentions de Taulorilé temporelle. Le parlement, jîar ordre du roij condamna dom Gerles à mort, le fit exécuter en efligie à Toulouse et à Pamiers, et traîner sur la claie. Cet ecclésiastique était homme de mérite et fort savant, comme on le voit dans ses diverses ordonnances et instructions pastorales[1].

Que dire d une cour suprême qui condamne à mort par ordre du roi ? qui, pour des torts de circonstances, dignes dans toutes les suppositions d’une lettre de cachet, se permet de remettre à Texécuteur et d’envoyer sur l’échafaud l’effigie d’un prêtre respectable qui avait cependant une réputation, un honneur, une famille, tout comme un autre ? — Nulle expression ne saurait qualifier dignement celle honteuse iniquité. ’

  1. Siècle de Lonis XIY, tom. III, ehap. xxxv. Note des éditeurs de Bossuet. Liège, 1768, in-8°, tom. XIX, p. xLviij.