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Mais sans examiner si les éditeurs jésuites tenaient cette heureuse idée d’ailleurs, on ne saurait au moins leur refuser le mérite d’avoir reproduit une méthode très-philosophique, et d’en avoir tiré un parti excellent, surtout dans le Virgile du Père De la Rue, que Heyne lui-même (ut quem virum !) n’a pu faire oublier.

Et que ne doit-on pas encore à ces doctes religieux pour ces éditions corrigées qu’ils travaillèrent avec tant de soin et de goût ! Les siècles qui virent les classiques étaient si corrompus, que les premiers essais de Virgile même, le plus sage de ces auteurs, alarment le père de famille qui les offre à son fils. La chimie laborieuse et bienfaisante qui désinfecta ces boissons avant de les présenter aux lèvres de l’innocence, vaut un peu mieux sans doute qu’une méthode de Port-Royal.

La méthode latine de cette école ne vaut pas à beaucoup près celle d’Alvarez, et la méthode grecque n’est au fond que celle de Nicolas Clenard, débarrassée de son fatras, mais privée aussi de plusieurs morceaux très-utiles, tels par exemple que ses Méditations grecques, qui produisirent, suivant les apparences, dans le siècle dernier, les Méditations chinoises de Fourmont. Dans ce genre, comme dans tous les autres, les