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titre iii.
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JARDIN FRUITIER.


verger de pêchers en plein-vent, nous devons indiquer les espèces les plus convenables pour ce genre de plantation. Ce sont, de préférence à toutes les autres, les pèches à floraison tardive qui craignent moins que les pêches précoces l’action funeste des derniers froids.

Pèches en plein-vent (sous le climat de Paris)
Noms des espèces. Epoque
de la maturité des fruits.
Belle de Vitry 
du 15 sept. au 15 octob.
Bourdine de Narboune 
fin de septembre.
Téton de Vénus 
fin de sept. et octobre.
Pourprée tardive 
octobre.
de la Toussaint 
fin d’octobre.
2. Abricotiers.
Noms des espèces. Epoque
de la maturité des fruits.
Abricot hâtif (abricotin) 
fin de juin, et juillet.
Abricot commun 
fin de juillet.
Abricot de Hollande 
fin de juillet.
Abricot de Portugal 
15 août.
Abricot-Alberge 
Idem.
Alberge Moutgamet 
Idem.
Abricot-Pêche 
fin d’août.
Abricot royal (nouveau) 
Idem.
Abricot Pourret (nouveau) 
Idem.
Abricot Noor 
fin de juillet.

M. Lelieur conseille de s’en tenir au seul abricot Noor, le meilleur de tous ; cet abricot est en effet excellent, mais il n’a qu’un moment, et tous ses fruits mûrissent à la fois. Pour le jardinier de profession, le meilleur de tous est l’abricot commun, auquel il peut associer dans le verger un ou deux pieds d’abricotier hâtif et quelques abricots-pêches. L’alberge est très peu productive au nord de la Loire ; ce fruit n’est à sa place, sous le climat de Paris, que dans le verger de l’amateur.

Les amandes de tous ces abricots sont amères ; l’abricotier de Hollande est le seul qui donne des fruits à amande douce.

3. Pruniers.
Noms des espèces. Epoque
de la maturité des fruits.
Reine-claude verte 
du 15 août au 10 sept.
Reine-claude violette 
fin d’août.
Monsieur hâtif 
fin de juillet.
Jaune hâtive (de Catalogne) 
du 1er  au 15 juillet.
Mirabelle 
du 1er  au 15 août.
Double-mirabelle (drap d’or) 
Idem.
Prune d’Altesse (impériale) 
fin d’août.
Perdrigon (de Brignoles) 
août.

Cette liste ne contient que des fruits de table ; les vergers dont nous nous occupons ici n’en comportent pas d’autres. Les pruniers, dont les fruits sont exclusivement destinés à faire des pruneaux, rentrent dans la grande culture. Parmi les prunes de la liste précédente, la jaune hâtive, la prune d’altesse et la prune perdrigon, quoique fort bonnes à l’état frais, font aussi d’excellents pruneaux ; les autres espèces sont exclusivement des fruits de table.

4. Cerisiers.
Noms des espèces. Epoque
de la maturité des fruits.
Montmorency 
juillet.
Gros gobet (courte queue) 
juillet.
Grosse précoce de Châtenay 
fin de juin.
Grosse tardive (de la Madeleine) 
fin de juillet.
Royale 
fin de juin.
Cerise de pied 
fin de juillet.

Toutes ces espèces sont des cerises proprement dites, à fruit plus ou moins acide, plus rond qu’allongé, à chair molle et demi-transparente. La cerise de Montmorency ne se rencontre plus que dans les vergers d’amateurs ; les jardiniers de profession y ont renoncé ainsi qu’a la belle de Choisy, parce que ces arbres chargent trop peu ; ce sont cependant les deux cerises les plus parfaites qui existent.

La cerise de pied est préférée à toutes les autres pour former les vergers de cerisiers et de groseilliers ; l’arbre qui la porte ne se greffe pas et reste toujours fort petit ; c’est un usage que nous rapportons sans l’approuver, car cette cerise, qui à la vérité charge beaucoup, est de qualité médiocre.

Guigniers et Bigarreautiers.
Noms des espèces. Epoque
de la maturité des fruits.
Cerise-guigne (anglaise) 
du 1er  juin au 1er  août.
Petite guigne rose précoce 
15 juin (15 mai dans le midi).
Grosse guigne noire (mauricaude) 
fin de juin.
Gros bigarreau rouge 
fin de juillet.
Gros cœuret 
août.

Les fruits de tous ces arbres ont la chair ferme et opaque ; le meilleur de cette série est la cerise anglaise , qui joint à une saveur très délicate la propriété précieuse de fleurir tard, lentement, et de mûrir son fruit successivement dans l’ordre de l’âge des branches, de sorte que sur les arbres tout formés, on a des fruits mûrs à cueillir pendant deux mois. Ces motifs la font préférer à toute autre en Belgique, où elle est devenue meilleure que dans son pays natal, l’Angleterre. A Liège, on la nomme en patois wallon tempe et tard (précoce et tardive) ; en effet, lorsqu’elle est à bonne exposition, elle est la première et la dernière sur le marché, ce qui en rend les produits fort avantageux. On en plante beaucoup autour de Paris depuis quelques années ; l’arbre se met vite à fruit, il est très fertile.

Section II. — Jardin fruitier.
§ 1er . — Distribution.

Le jardin fruitier diffère essentiellement du verger en ce qu’il n’admet pas d’arbres à fruits à pépins autres que des vases et des pyramides ; les plein-vents à haute tige en sont exclus, à l’exception de quelques arbres à fruits à noyaux qui ne réussissent pas sous toute autre forme. Il doit être fermé de murs destinés à recevoir des espaliers. Les notions qui précèdent sur le