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chap. 8e.
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ÉVALUATION DE LA SUPERFICIE DES BOIS.


châtaignier, charme, arbres résineux, tilleul, trembie, ypréau, bouleau et aune. Toutes les autres essences ne sont que d’une utilité secondaire.

Ces détails peuvent guider le marchand de bois dans le débit et la vente des produits d’une coupe ; mais dans une estimation de bois sur pied, ces élémens n’ont plus la même importance. On ne considère plus guère alors les emplois du bois, quelque variés qu’ils soient, que sous deux points de vue principaux ; suivant que le bois se présente, ou en taillis ou en futaie.

S’il s’agit de taillis, le bois destiné au chauffage ou à la carbonisation étant, de toutes les marchandises que l’on retire des forêts, celle dont la société a le plus besoin, c’est cette sorte de marchandise que l’exploitant fabriquera en plus grande quantité. C’est aussi le prix local de cette espèce de produit qui servira de base à l’estimation du taillis.

Quant à la valeur de la futaie, on compte les arbres à abattre dans une vente, on en mesure la grosseur, on en estime la hauteur, et on évalue ensuite la charpente ou le gros bois de chauffage que ces arbres peuvent fournir : le prix de ces deux espèces de produits dans la localité, sert encore de base à l’estimation.

Ainsi, l’évaluation des bois exploitables se réduit à la solution de ces deux questions :

1o Combien un hectare de taillis donné peut-il rendre de cordes ou de stères de bois de chauffage, ou de bois à charbon ; et quel est le prix local de la corde ou du stère de l’une et de l’autre de ces espèces de bois ?

2o Combien de solives ou de stères peut produire une futaie donnée, et quel est le prix local de la solive ou du stère, tant en bois de charpente qu’en gros bois de feu ?

Tels sont les objets que nous allons traiter dans les deux articles suivans. Les mesures de solidité que nous énoncerons seront empruntées à l’ancien système. Nous n’admettons, pour plus de clarté, que 2 sortes de cordes ; la 1re pour les taillis, de 8 pieds de couche sur 4 pieds de hauteur et 2 pieds 1 2 de longueur de bois, ce qui fait en solidité 80 pieds cubes ; la 2e pour le gros bois de feu, de 8 pieds de couche, 4 pieds de hauteur et 4 pieds de longueur de bois, ce qui fait en solidité 128 pieds cubes. Nous donnerons plus loin le rapport de conversion de ces anciennes mesures en mesures métriques.

1o Evaluation du produit des taillis.

La valeur matérielle d’un taillis dépend de 3 circonstances principales : l’âge du recru, la qualité du sol, et la nature des essences. Nous présenterons, dans le tableau suivant, une indication aussi approximative que possible des produits d’un hectare de taillis sous futaie, de 5 années en 5 années, en mesurant ces produits d’après les trois données précédentes, dont le concours détermine nécessairement la consistance d’un bois. Pour atteindre ce but, nous rangerons les bois en six classes, que nous caractériserons par la considération du sol et celle des essences dominantes ; nous supposerons que le taillis est convenablement garni, et que les futaies dont il est parsemé ne sont point assez nombreuses pour nuire au recru.


Tableau du produit moyen d’un hectare de taillis sous-futaie, en cordes ( de 80 pieds cubes) et en stères.


A l’aide des chiffres contenus dans ce tableau, il est aisé de déterminer, au moins à très-peu près, le produit d’un taillis sur pied ; mais si on n’a aucune habitude de ces sortes d’opérations, on peut, afin d’éviter toute méprise, contrôler les indications du tableau, par les exploitations d’essai, indiquées page 110, ou par un procédé moins certain, mais plus expéditif, le comptage d’essai : voici en quoi consiste ce dernier moyen.

On mesure en plusieurs endroits du bois à évaluer, une petite étendue telle qu’un are