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sion sont employés à dissoudre une nouvelle quantité de substances animales préparées, en recommençant une opération, comme nous l’avons dit ci-dessus. Tous les ustensiles doivent être soigneusement lavés chaque fois que l’on s’en est servi.

Les marcs dont on a extrait ainsi le plus possible de gélatine sont ensuite divisés avec de la terre et répandus pour servir d’engrais ; on peut obtenir de la gelée ou de la gélatine alimentaire par l’opération que nous venons de décrire, faite avec le plus grand soin, en employant des matières premières fraîches, extraites des moutons, bœufs, vaches, veaux, chèvres, agneaux, lapins, etc. (celles qui proviennent des chevaux recèlent une matière huileuse, et développent un goût désagréable).

Relativement à cette dernière préparation, il convient de laver les substances aérées avec 2 ou 3 fois leur poids d’eau bouillante, avant de les faire dissoudre dans la chaudière.

Il est très-facile de préparer en petit la colle forte, la gelée et la gélatine par le procédé ci-dessus décrit : on substitue, dans ce cas, à la chaudière un chaudron ou une grande marmite ; l’opération reste d’ailleurs entièrement la même.

Section V. — Valeur et produits des animaux morts.

Afin de fixer les idées sur les avantages que les habitans des campagnes peuvent réaliser en utilisant les animaux morts, nous présenterons comme exemple le tableau de la valeur acquise au cadavre d’un cheval de volume moyen par les plus simples préparations, en mettant en regard la valeur des mêmes parties extraites d’un cheval d’un volume moyen et d’un cheval de taille un peu plus forte et en bon état, comme il s’en trouve dans les campagnes un grand nombre qui périssent par accident.

Tableau des produits obtenus des matières fraîches par les plus simples opérations.

Peau fraîche ou passé dans un lait de chaux léger . . .

Crins courts et longs (1) . . . . . . . . Sang cuit et pul- vérent calculé, soit en raison de la quantité de nourri- ture qu’il remplace pour les chiens ou les poules, soit comme engrais . . Fers et clous. . . . Sabots supposés réduits en râpure . Viscères et issues employés à faire naitre des asticots pour l’engrais des volailles (2), ces vers comptes pour leur équivalent en nour riture des poules. . Vidange des boyaux comme fumure. . . . . . . . . Tendons trempés dans un lait de chaux et desséchés. Graisse fondue. . Chair musculaire et divisée pour servir de nourri- ture aux poules, aux chiens, etc. ou comme engrais approprié aux cultures lucratives. Os bien déchar nés pour le noir animal . . . . . . . . . Valeur totale des produits . . . . . . . . Poids en kil. kil. gr. 34 0 10 90 0 450 1 500 80 20 0 0 500 4 150 100 0 46 0 CHEVAL de volume moyen. CHEVAL de bon état.

  Prix du kil.

fr. c. 0 40 10 0 70 0 22 1 20 0 20 0 05 0 60 1 20 0 33 0 05 Valeur en fr. fr. c. 13 60 0 10 2 70 0 22 1 80 1 60 10 0 30 4 98 55 0 2 30 Poids en kil. kil. gr. 37 0 0 230 10 0 1 800 1 860 90 22 0 0 525 31 5 130 0 48 05 Prix du kil. fr. c. 0 50 1 40 0 30 0 50 1 20 0 20 0 05 0 60 1 20 0 35 0 05 Valeur en fr. fr. c. 18 30 0 30 3 30 0 90 2 23 1 80 1 10 03 57 80 43 50 2 42

 63 60

114 16


a. payen

 Peau. . . . . . . . . . . . . .

Sang . . . . . . . . . . . . . Crins courts et longs . . . . . . . Fers et clous. . . . . . . . . . . Sabots. . . . . . . . . . . . . Viscères et issues, boyaux, foie, cervelle, etc . Tendons . . . . . . . Graisse. . . . . . . . Chair musculaire (viande) Os décharanés complètement après cuisson . Poids totaux des cadavres ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CHEVAL de volume moyen. CHEVAL en bon état.

kil. gr.

34 0 18 500 0 100 0 450 1 500 38 0 20 4 150 164 0 46 0 kil. gr. 37 0 20 810 0 220 1 800 1 860 39 0 2 100 31 500 203 0 48 500

  306 700

385 790

Les frais de préparation de ces matières premières se réduisent à la valeur d’une faible quantité de combustible, qui, d’ailleurs, dans les temps froids, est encore utilisée pour le chauffage ; du reste, ils se composent seulement de main-d’œuvre, et il y a dans les campagnes une si grande quantité de temps perdu ou laissé aux dangers de l’oisiveté pour les enfants et les jeunes gens, durant les soirées d’hiver et les intervalles où les champs réclament peu de soins, que des occasions de travail utile sont plutôt des bienfaits que des charges onéreuses. C’est donc environ une valeur de 60 francs, au moins, que pourraient trouver les gens des campagnes dans le dépècement d’un cheval ; et combien de fois n’ont-ils pas ignoré qu’en prenant si peu de peine ils auraient pu en

(1) Leur valeur est très-variable en raison de la proportion de crins longs, qui seuls ont du prix pour la confection des étoffes.

(2) On peut sans peine, cependant, mettre à part les intestins grêles et les faire sécher pour la fabrication des cordes à mécaniques, rouets, etc., et en tirer ainsi plus de profit.