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liv. iv.
ARTS AGRICOLES : LAITERIE.


époque jusqu’à la fin d’octobre. M. W. Cramp, dans le comté de Sussex, a possédé une vache qui pendant 8 années a fourni, terme moyen, 5,540 lit. de lait par an et jusqu’à 25 lit. par jour pendant les mois d’avril et de mai. La race anglaise de Teeswater donne communément 30 lit., et dans le comté de Suffolk les vaches, qui sont de petite taille, mais excellentes laitières, donnent pendant 2 ou 3 mois 22 à 23 lit., les bonnes 27 et les meilleures 36 lit. au commencement de juin (Arth. Young). Thaer croit que 28 lit. est la plus grande quantité fournie par des vaches nourries à l’étable. M. de Crud fait mention de vaches qui à l’étable ont atteint 40 lit., mais qui étaient des individus remarquables par leur haute stature et leur fécondité. Enfin Thaer dit que des personnes dignes de foi lui ont assuré que certaines vaches rendaient dans les meilleurs pâturages des contrées basses, de 42 à 47 lit. dans le moment de la plus grande abondance.

Une brebis de 2 à 3 ans, soumise 2 fois par jour à la mulsion, donne journellement du 20 avril au 18 juillet 375 à 400 grammes de lait par jour, et en moyenne pour l’année 36 à 40 lit. (Schwerz). — Les bonnes chèvres bien nourries au vert peuvent, pendant 4 à 5 mois, donner 2 à 3 lit. de lait par jour.

II. Beurre. — La quantité de lait nécessaire pour faire un ½ kilog. de beurre, dépend de la richesse du lait, de la manière de former et de recueillir la crème, et de la méthode adoptée pour le battage. Nous consignerons ici les résultats obtenus dans divers pays par les méthodes les plus usuelles.

  Litres.
Salzbourg, dans les Alpes (Burger), 9.  »
Suisse, Hautes-Alpes (Hæpfner). 9. 75
Angleterre,bonnes vaches de Devonshire, 10.  »
France, Roville, vaches nourries de regain et 2 livres de tourteaux de graine de lin, 10 à 11 lit. moyenne (Mathieu de Dombasle), 10. 50
Angleterre, Sussex (W. Cramp), 11. 35
Suisse, Hofwyll (Schwerz), 13.  »
Suisse (Dick), moyenne, 13. 25
Saxe, Altenbourg (Schmalz), 13. 30
Weimar (baron de Reidesel), 14.  »
Wurtemberg (Pabst), moyenne, 14.  »
Prusse (Thaer), moyenne, 14. 05
Voigtland (Schweitzer), 14. 50
Holstein (Lengerke), moyenne, 14. 70
Saxe-Basse (Meyer), moyenne, 14. 70
Belgique (Schwerz), moyenne, 15.  »
Angleterre, Gloucester, moyenne, 15.  »
Flandres (Aelbroeck), 15 à 16, moyenne, 15. 50
France, Roville, vaches nourries au foin et 30 kil. de résidus de distilleries de pommes-de-terre (Mathieu de Dombasle) 16 à 18, moyenne. 17.
Suisse, Claris (Steinmuller). 17. 60
Saxe, Mark (Gérike). 18. 40
Suisse, Hofwyll (Schubler). 19. 50
 
Moyenne, 14 lit.

Ainsi terme moyen on doit compter que 14 lit. (15 pintes) de lait sont nécessaires pour obtenir 500 grammes de beurre délaité convenablement. Un lait dont il ne faut que 9 à 10 lit. pour faire la même quantité de beurre est d’une très-grande richesse, et on en rencontre plus communément qui en exigent 16 à 17 litres.

Plusieurs agronomes ont fait connaître la quantité de beurre fournie par jour par les vaches. Ainsi, dans le Devonshire, on estime terme moyen que les vaches ordinaires donnent 226 gram. (7 onces 3 gros) de beurre par jour ; à Epping, dans le Sussex, cette quantité varie suivant la saison, de 258 à 389 gram. (8 onc. 3½ gros à 12 onc. 6 gros), et en moyenne s’élève à 343 gram. (11 onces). Dans la Campine une vache bien nourrie donne 430 gram. (14 onces) par jour (Schwerz). Chaque vache hollandaise au pâturage donne près de 500 gram. (1 liv.) (Aiton). Une vache normande dans les bons herbages en donne autant, et les meilleures jusqu’à 4 ½ kil. (9 liv.) par semaine. Quelques cultivateurs flamands évaluent à 650 gram. (1 liv. 5 onces 2 gros) le beurre qu’une bonne vache peut produire en un jour, et il y en a qui en donnent 860 gram. (Aelbroeck). M. Schwerz cite une bonne vache hollandaise qui pendant 6 jours qu’il l’observa donnait 1 kil. de beurre par jour.

Cette manière d’estimer le produit d’une vache est peu rigoureuse, parce que le produit par jour varie avec la saison, l’état de santé de l’animal, la température, etc., et bien d’autres circonstances imprévues. Il y a plus d’exactitude à faire connaître le produit annuel, ainsi que plusieurs praticiens instruits en ont donné l’exemple. — Dans les environs de Berlin les vaches rendent terme moyen par année 44 kil. de beurre (Thaer) ; celles du Holstein, 37 à 52 kil. (Langerke) ; à Roville, environ 50 kil. (Mathieu de Dombasle) ; les vaches de Suffolk, dans la laiterie du duc de Richmond, 60 à 67 kil.; en Angleterre, terme moyen 68 kil., et les bonnes vaches 82 kil.; en Hollande 70 kil.; en Flandre, terme moyen avec une nourriture peu abondante, 65 kil., avec une nourriture plus copieuse et meilleure, 86 kil.; à Epping, des troupeaux mélangés de vaches des races de Devon, Suffolk, Leicester, Holderness et d’Ecosse, 96 kil.; savoir, 70 kil. 70 pendant 26 semaines, et 25 kil. 80 pendant 14 semaines. Dans les Polders de la Belgique et de la Hollande, les bonnes vaches donnent jusqu’à 130 kil. de beurre par an (Schwerz). Enfin M. W. Cramp de Lewes, dans le comté de Sussex, a eu une vache qui pendant l’espace de 8 années a donné 1952 kil. de beurre, ou 244 kil. par an, terme moyen.

En calculant sur 1800 lit. de lait comme produit moyen d’une vache, et 14 lit. pour produire 500 gram. de beurre, on voit qu’en moyenne une bonne vache doit donner environ 64 kil. de beurre par an.

III. Crême. La quantité de crême contenue dans le lait est extrêmement variable, et nous avons fait connaître les causes des variations qu’elle présente. La pesanteur spécifique ne peut donner aucun indice à cet égard, et Schubler a trouvé, par exemple, qu’un lait de 1,031 de pesanteur spécifique contenait 19 pour cent de crême, tandis qu’un autre lait qui pesait 1,034 n’en contenait que 7 pour cent. Cette crême elle-même, prise à différentes époques de l’année, chez divers animaux, dans divers pays, est bien loin de posséder la même richesse. M. Berzélius n’a retiré en Suède que le tiers du beurre recueilli en Suisse par Schubler d’une même quantité de crême. En moyenne, on peut es-