pêchent ordinairement les seconds essaims de se former. Aussi doit-on, pour en prévenir la sortie, faire ces opérations, 4 à 5 jours après le départ du 1er essaim ; mais on doit les retarder de 15 à 20 jours dans les ruches perfectionnées auxquelles on a pris une moitié pleine pour la remplacer par une vide. Au surplus, l’augmentation du bruit indique dans toutes les ruches l’intention des abeilles d’essaimer. Quand on a tiré des rayons des ruches perfectionnées, on ne manque jamais de changer leurs côtés de place pour que le vide fait par l’enlèvement des rayons des côtés soit au centre des ruches, parce que les ouvrières s’occupent tout de suite d’y construire des rayons pour le remplir, ce qu’elles ne font pas toujours dans les vides des autres parties des ruches.
[8.2.3.7]
§ VII. — Soins à donner aux abeilles pendant l’été et combat entre elles.
Les soins à donner aux abeilles ne consistent qu’en une simple visite pour s’assurer si elles sont également en activité dans toutes les ruches. S’il y a peu de mouvement dans une ruche, c’est que les provisions sont complètes : alors on leur prend quelques rayons de miel, ce qui les oblige au travail pour remplacer ce qu’on leur a enlevé ; ou bien ce sont les fausses teignes qui y commettent leurs ravages, ce qu’on reconnaît facilement à leur odeur infecte et à leurs excrémens qui couvrent le plateau. On s’empresse de les détruire.
Quelquefois, les abeilles redoublent d’activité parce qu’elles trouvent beaucoup de nectar et de pollen, le bruit augmente dans les ruches : c’est l’indice d’un nouvel essaimage. Dans ce cas, on s’oppose à la sortie des essaims par les moyens indiqués, et on coupe le bas des rayons qui contient du couvain de mâle, parce que ces essaims tardifs épuisent la mère-ruche, réussissent rarement, et obligent à leur donner de la nourriture pour l’hiver. On surveille les abeilles, et si un essaim partait malgré les précautions prises, on le ferait rentrer le soir même, attendu qu’un essaim sorti d’une ruche n’y est plus admis passé le 3e jour, et qu’il y a un combat, ce qui a également lieu dans les 2 circonstances suivantes.
Une reine meurt-elle sans que les ouvrières puissent s’en procurer une autre, si elles n’ont pas de provisions, elles veulent se réunir à un autre essaim qui les repousse, et la terre est bientôt couverte de milliers d’abeilles mortes ; mais, quand la ruche contient du miel, des ouvrières en prennent et viennent se placer sur le plateau de la ruche qu’elles ont choisie. La garde sort pour les chasser ; mais au lieu de fuir, elles dégorgent leur miel sur la langue qu’elles développent. Les ouvrières de la ruche s’en emparent, et plusieurs suivent les étrangères. Bientôt les 2 essaims se confondent en dépouillant la ruche sans reine, et la réunion se fait sans combat.
Si l’on s’aperçoit promptement de cet effet et qu’on ait de jeunes mères de quelques jours, ou la possibilité de se procurer un morceau de rayon contenant des œufs ou des vers de 3 jours au plus, surtout s’il y a encore des mâles, on peut sauver cette ruche. Pour y parvenir on l’emporte à une certaine distance ; on lui donne la jeune reine ou le morceau de rayon, et on bouche l’entrée pendant une heure, ainsi que celle de l’autre ruche. Après ce temps on remet la 1re en place. Au cas qu’on ne puisse pas lui fournir une reine ou du couvain, ou bien qu’il n’y ait plus de mâles, on tient la ruche fermée jusqu’au soir, avec une toile claire qui en recouvre la partie inférieure, et on la remet sur son plateau élevée de 1 à 2 pouces. La nuit, on met les abeilles du faible essaim en état de bruissement, on détourne ensuite la ruche pour poser dessus l’autre ruche sans la toile, et on force les abeilles à monter. Si c’est une ruche perfectionnée, on oblige les abeilles d’une ruche à repasser du côté gauche et celles de l’autre du côté droit, et on réunit ces deux parties qu’on enfume et qu’on remet sur le plateau avec une livre de miel. Si on n’a aucune de ces ressources et qu’on veuille profiter du miel, on étouffe les abeilles et on emporte la ruche.
Mais si la ruche sans reine ne contient pas de provisions, et qu’on n’ait pas d’essaim faible, on ferme la ruche où les ouvrières veulent entrer, et on leur donne un peu de miel pour les faire rentrer dans la leur et les réunir ensuite à un autre essaim.
Quelquefois le nectar et la miellée viennent à manquer dans le canton, ce qu’on reconnaît facilement au peu de mouvement qui a lieu dans le rucher. On visite les ruches et on donne des provisions aux essaims qui en manquent, si on désire les conserver ; dans le cas contraire, on les étouffe. Mais si l’essaim qui n’a pas de vivres attaque une autre ruche, il faut tout de suite fermer l’entrée de la ruche attaquée, jeter de la fumée devant, et donner un peu de miel aux assaillantes dans leur ruche pour les y faire rentrer, ensuite leur en mettre de nouveau à la nuit si on veut les conserver, ou les étouffer tout de suite. À cet effet on a fait fondre d’avance du soufre, où on a plongé à 2 ou 3 reprises des cartes ou de petits morceaux de toile ; on met le feu au bout soufré qu’on enfonce dans la ruche par l’entrée qu’on bouche aussitôt.
[8.2.3.8]
§ VIII. — Voyage des abeilles pendant l’été.
On transporte les abeilles d’un lieu dans un autre, lorsque les ouvrières ne trouvent plus rien autour du rucher. Si on les fait voyager par terre et en voiture, il faut redoubler d’attention pour ne pas les étouffer. À cet effet, on emploie de la toile claire, on mouille la couche du fond de la voiture, et on en sépare les ruches de 2 pouces au moins. On couvre la voiture d’une toile pour garantir les ruches des rayons du soleil. Quant aux voyages par eau, il suffit de les ranger dans les bateaux, ainsi qu’à terre, dans le même ordre que dans le rucher, chose facile lorsque les ruches sont numérotées.
[8.2.3.9]
§ IX. — Transvasement.
Le transvasement s’opère en juillet et août, d’après la saison plus ou moins favorable à une bonne récolte de nectar. Après s’être