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chap. 8e.
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CULTURE DES ABEILLES.


pour y pénétrer, on fait une coupe F de 2½ pouces de long sur 5 lignes de haut au bas de la ruche. Cette ruche est nommée ruche villageoise, ou ruche à la Lombard si le corps de la ruche est divisé en 2 parties.

Les ruches en bois se divisent de plusieurs manières :

1o Sur la hauteur. C’est la ruche à hausse de Palteau avec des modifications faites par Blangi, Boisjugan, Cuinghien, Ducarne de Massac, Beville et M. Martin. Ce sont (fig. 165) 3 ou 4 tiroirs ou hausses superposées, BB, le fond en dessus, garnis d’ouvertures sur les côtés pour le passage des abeilles et recouverts par une planchette de même diamètre, maintenue par des barres AA fixées elles-mêmes en CC. On maintient ces hausses avec des crochets ou des chevilles H, du fil de fer ou même avec de la ficelle ou de l’osier. On place ces attaches au même point à toutes les hausses pour pouvoir les changer de place ou les mettre d’une ruche à une autre ; toutes les hausses doivent être de même dimension pour toutes les ruches d’un rucher. M. Ravenel a fait de ces ruches en paille (fig. 166) ; elles sont rondes comme les ruches villageoises, et les rouleaux sont doublés aux points de jonction.

On peut faire à chaque hausse, par-derrière, une ouverture D d’un pouce de haut sur 2 ou 3 de large. On la ferme avec du verre qu’on recouvre d’une planchette mobille ou volet. F. M. Martin a enlevé les côtés des hausses, et les a remplacés par 4 fortes chevilles d’une longueur proportionnée à la hauteur qu’il veut donner à chaque hausse. Ainsi, ces hausses sont entièrement ouvertes de 4 côtés ; il recouvre le tout avec une toile forte et peinte, placée sur 4 cadres réunis plus larges que les côtés des hausses ; la couverture est en toiture a 4 pans terminés en pointe. Au moyen d’une ficelle placée à la partie supérieure ou pointe et d’une poulie placée plus haut, on peut soulever cette couverture et voir les abeilles et leurs travaux. Les abeilles peuvent aussi prolonger leurs rayons en dehors des hausses.

2o Sur la profondeur ou longueur, c’est la ruche de Serain. On la compose (fig. 167) de 2 ou 3 boîtes sans fond mises les unes derrière les autres, avec des trous à chaque boîte pour la communication.

3o Sur la largeur, c’est la ruche de Gelieu, modifiée par Huber, Bosc, puis par moi-même. C’est une boîte (fig. 168) coupée en 2 parties égales sur la largeur ; chaque partie, a une cloison avec des ouvertures de communication. Bosc en a retranché les cloisons ; Huber, au lieu de 2 parties, en a fait autant qu’il a désiré de rayons de cire. Ainsi, chaque segment représente un cadre dont le bois a 15 lignes ¼ de large ; c’est une mesure qu’il faut établir pour les ruches coupées sur la largeur ; il faut autant de fois 15 lignes sur la largeur, plus 4 lignes, qu’on y veut de rayons ; on ajoute 4 lignes, parce qu’il a 9 ou 11 passages sur 8 ou 10 rayons. J’ai modifié cette ruche (fig. 169), 1o en supprimant le fond ; 2o en rétrécissant sa partie supérieure d’un tiers sur la profondeur, et en augmentant sa base d’un tiers, ce qui double la profondeur du bas de la ruche ; 3o en donnant à la couverture assez de pente pour l’écoulement des eaux de pluie au dehors et de celles produites par la condensation des vapeurs dans l’intérieur. Il suffit à cet effet d’élever le derrière plus que le devant de la ruche. On maintient l’écartement du devant et du derrière des 2 parties de la ruche au moyen d’une tringle de 6 lignes qui traverse les planches, et qu’on y assujétit avec un petit coin. On met la tringle à 4 ou 6 pouces de hauteur. avec l’attention de la placer sous un rayon, non sous un sentier, pour qu’elle ne bouche pas le passage des abeilles. On cloue une autre tringle à angle droit sur cette tringle pour soutenir les rayons. On peut faire un trou à chaque partie de la couverture pour y placer un vase de verre. On nomme cette ruche la ruche perfectionnée, pour la distinguer de celle de Bosc dont je lui avais donné primitivement le nom. On en réunit les parties comme on l’a dit pour les ruches à hausse. Les ruches du même rucher doivent avoir les mêmes dimensions.

La fig. 170 représente la ruche à expériences, divisée en 8 segmens sur la largeur ; elle est fermée sur les côtés par un châssis vitré, recouvert d’un volet si la ruche est dans un ru-