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raie blanche anguleuse se remarque vers la base. La chenille (fig.124), décrite et figurée par

  (1) Pap. exotiques, pl. 146, fig. A, pl. 147, fig. A B, pl. 148, fig. A. (2) Tome VII, p. 33, et pl. 2.

(3) Pap. exotiques, pl. 29, fig. A. (4) Insectes exotiques, tom. II, tab. 6, fig.

124 ARTS AGRICOLES : ÉDUCATION DES VERS À SOIE LIV. IV. Fig. 124. roxBurg (1), vit sur le Ricinus palmachristi, que l’on nomme communément dans le pays arrindy ; on l’élève en domesticité. On fait des vêtements avec sa soie. Ils sont d’une solidité telle qu’ils durent au-delà de la vie moyenne, et qu’il est très ordinaire de les voir passer de mère en fille. Le cocon ( fig. 125) est blanc ou jaunâtre ; pointu aux deux bouts, il a 2 pouces de long. Les fils de ce cocon sont tellement délicats, qu’on ne peut les dévider ; on se contente de les filer à la main comme Fig. 125. du coton ou du chanvre. Il paraît qu’on connaît en Chine ces deux espèces, ou au moins des variétés, et qu’on tire de leur soie un parti avantageux. V. audouin. seCTion ii. — De la nourriture du ver à soie. § ier. — Considérations générales et physio- logiques. Le ver à soie, comme chacun sait, fait sa nourriture de la feuille du mûrier ; à sa naissance et dans son premier âge il demande une nourriture légère et de facile digestion : son économie intérieure est dirigée vers l’accroissement de ses organes, et fort peu sans doute vers le but de sa carrière, la formation de la soie. Donnons-lui donc d’abord de jeunes feuilles à peine écloses, et surtout des feuilles de sauvageons. Celles-ci sont le produit brut de la nature et les plus analogues au jeune sujet ; une feuille bien développée serait d’ailleurs trop dure et trop nourrissante. Il faut que la nourriture et l’estomac suivent une marche simultanée ; l’agriculteur doit chercher à imiter, à seconder la nature, et jamais à la forcer Je conseillerai au propriétaire de mûriers d’en avoir toujours à l’état de sauvageon un nombre suffisant pour la consommation de sa chambrée, au moins jusqu’à la 3e mue. Ces mûriers seront plantés à des abris et à l’exposition la plus chaude, afin que la précocité de leur végétation puisse permettre de faire la chambrée avant l’époque des fortes chaleurs. (1) Transact. de la Soc. Linn. de Londres, tom. VII, tab. 3 Je dis à dessein à l’époque des fortes chaleurs, parce que ce sont elles, et non la haute température, que craignent les vers à soie ; ceci s’expliquera lorsque nous traiterons de leur éducation. Les personnes qui n’ont point encore de mûriers sauvageons dans l’exposition indiquée, et auxquelles il tarderait de mettre ce précepte en pratique, planteront, en attendant, des mûriers nains contre des murs bien crépis et à la plus chaude exposition, ces arbres doivent avoir un tronc très court, un pied au plus, car la précocité est en raison inverse de la hauteur de la tige. Il ne faut pas s’attendre que le mûrier, ramené par force à de si petites proportions, puisse vivre longtemps ; aussi n’est-ce pas comme moyen d’exploitation, mais comme mesure expectative que je conseille de le tenir si bas, et seulement pour attendre le moment où l’arbre en plein vent, qui doit durer des siècles, aura acquis l’accroissement nécessaire pour être sans inconvénients privé de ses feuilles. § ii. — Des feuilles qu’on a proposées pour rem- placer celles du mûrier. On a fait, dit-on, beaucoup d’expériences pour résoudre ce grand problème ; c’est surtout dans le Nord qu’on l’a tenté, mais, presque toutes ces expériences ont complètement échoué, ou au moins n’ont qu’imparfaitement réussi. Les vers à soie mis sur les feuiIles de rosier sauvage, de ronce, d’érable, de maïs, etc., meurent plutôt que d’en manger ; ils peuvent vivre à la vérité de la feuille de scorsonère et même filer des cocons ; mais, dans une éducation faite toute entière avec cette feuille, il meurt une bien plus grande quantité de vers, et les cocons produits sont moitié plus petits et moitié moins pesants. Je ne nie pas ni accorde que le ver à soie ne puisse prendre une autre nourriture que celle de la feuille de mûrier ; si d’autres l’assurent, je me tais : mais de ce que l’insecte peut exister, en tirera-t-on la conséquence qu’il filera de la soie, et de la soie de bonne qualité ? je ne puis l’admettre. Ces insectes et son arbre ont été découverts en même temps et dans le même pays, et l’un sur l’autre ; la nature les a donc créés l’un pour l’autre, comme la cochenille et le nopal. Si l’on manquait de feuilles avec l’espoir de s’en procurer plus tard, le mieux et le seul parti serait de faire jeûner la chambrée ; si l’on n’avait pas l’espérance de s’en procurer, comme il arrive souvent après une grêle ou une forte gelée blanche, il n’y a rien à tenter, on jette les vers à soie. § iii. — De la cueillette de la feuille. Il faut cueillir la feuille après que le soleil ou la chaleur a dissipé l’humidité de la nuit, du brouillard ou de la pluie, et cesser avant que la fraîcheur du soir ou la pluie commence