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qui est court. Un nouvel étranglement existe en g et indique l’origine du cœcum h. L’intestin reçoit, à l’endroit où se termine le ven- tricule, l’insertion ii de petits vaisseaux variqueux repliés un grand nombre de fois sur eux-mêmes, et que les anatomistes modernes ont désignés sous le nom de vaisseaux biliaires. Ils semblent se prolonger sur l’intestin, car les petits canaux qui forment à sa surface de nombreuses circonvolutions, sont, à ce qu’il paraît, la continuation de ces vaisseaux bili- aires. Toutefois maLpighi n’a pu s’assurer positive- ment de cette continuation. Un des organes dont la structure doit piquer davantage la curiosité est sans contredit celui qui produit la soie. La chenille du Bombyx mori est pourvue d’une filière qui s’aperçoit en arrière de la bouche ; c’est par son extrémité que sort, sous forme de très petite gouttelette, le liquide soyeux qui aussitôt se solidifie et forme le fil de soie dont est formé le cocon. À cette filière aboutissent deux organes intérieurs(fig.115),qui,réunisenunseulàl’ex- trémité de la filière, se montrent bientôt isolément. Ce sont des tubes ou canaux rétrécis en avant aa et en arrière b, renllés dans leur milieu c, repliés sur eux-mêmes, et dont les parois sécrètent la liqueur soyeuse. Ces organes sécréteurs sont d’autant plus développés que la chenille est plus âgee, et ils ont atteint leur complète turgescence au moment ou elle commence à construire son cocon. La respiration du ver à soie a lieu à l’aide de trachées élastiques, toujours béantes, qui ont la plus grande analogie de structure avec celles qu’on remarque dans la plupart des chenilles. Elles prennent leur originedechaquecôtéducorps(fig.113aa)aux stigmates qui manquent au 2e et au 3e anneau. Ces ouvertures ont une composition particulière qu’on reconnaît en grossissant l’une d’elles au microscope Fig. 116. (fig.116).Uncerclecornéaaenconstitueletour, et l’orifice proprement dit est réduit à une fente lon- gitudinale B, très étroite, bordée de petites lanières membraneuses c ; le but de cette structure est facile à saisir. L’air entrant dans le corps par ces ouvertures, il était nécessaire qu’aucune substance étrangère ne pûtypénétrerenmêmetemps;lesespècesdecilsc que l’on remarque ont pour fonction de s’opposer à cette introduction. Le tronc des vaisseaux trachéens (fig.117),quipartàl’intérieurdechaquestigmate, est très court a a ; bientôt il donne naissance à un vaisseau longitudinal bbbbb qui s’abouche à un vaisseau semblable, fourni par le tronc de la trachée contiguë. Mais, indépendam- ment de ces deux espèces de tiges arborescentes qui régnent de chaque côté dans toute la longueur du corps, et qui com- muniquent entre elles en avant et en arrière, chaque petit tronc qui part directement du stig- mate fournit immédiate- ment des ramuscules, dont les uns c c c vont se distribuer aux muscles, les autres d d aux viscères, et un assez grand nombre e e au vaisseau dorsal ou cœur. La circulation est nulle, comme cela a lieu, au reste, chez tous les insectes ; c’est-à-dire qu’il n’y a pas de système artériel, et encore moins de système veineuxcomplet,parconséquentaucunetrace d’artère ou de veine. maLpighi croit bien avoir aperçu quelques vaisseaux, mais il ne les a pas vus partir du cœur. Ce cœur, ou plutôt ce vaisseau dor- sal, qui s’étend de la tête à l’anus et qui occupe la ligne moyenne du corps, est placé immédiatement sous la peau ; ses mouvements de systole et de dyas- tole s’aperçoivent très bien à travers les téguments ; ils ont lieu d’arrière en avant, et les contractions se faisant successivement sur certains points de sa lon- gueur, il en résulte une série d’étranglements qui circonscrivent autant de loges distinctes ; maLpighi pense que celles-ci sont en même nombre que les anneauxducorps,oudumoinsquechaquepaire de stigmates. On a représenté ici deux de ces sortes de loges formées par les étranglements du cœur (fig.117ff). Le vaisseau dorsal est entouré, ainsi que les autres viscères, d’un tissu membraneux, formé par de nombreux globules, et qui n’est autre chose que le tissu graisseux, très abondant chez toutes les larves ; il sert à la nutrition des organes qui devront se dével- opper durant les métamorphoses de l’animal. Le système nerveux n’offre rien de bien particu- lier ; il se compose, comme dans tous les animaux articulés, d’une série de ganglions appliqués immédi- atement contre la paroi du ventre, au-dessous du systèmedigestif.maLpighiacompté10decesgan- glions ; et en y comprenant, comme il le fait, le gan- glion cérébral ou sud-œsophagien, et deux bulles qui se voient en arrière des yeux, le nombre total serait de 13. Quant au papillon, il mérite surtout d’être étudié Fig. 117.

122 ARTS AGRICOLES : ÉDUCATION DES VERS À SOIE LIV. IV. Fig. 118. sous le rapport de la génération, les organes repro- ducteurs n’existant avec tout leur développement et ne pouvant fonctionner que dans ce dernier état qu’on nomme l’état parfait. LesorganesgénérateursduBombyxmorimâle(f