Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, III.djvu/103

Cette page n’a pas encore été corrigée

cii.’.p. 5» CONSIDÉRA.TiO :NSECONO.MlQU sont ni froids ni pluvieux, on ne doit pas hésiter à mettre les poussinières au grand air, en faisant choix des endroits à l’abri du vent et exposés aux rayons solaires. Nous n’avons parlé que des poussinières pour les petits poulets ; de beaucoup plus grandes, mais sur le même modèle, sont né- cessaires pour ceux d’un âge plus avancé. On pourrait construire des poussinières à compartiments qu’on enlèverait à mesure que les poulets deviendraient plus forts. Dans tous les cas, quand ces boites ont de grandes dimensions, il faut les monter sur des rou- lettes pour les faire facilement changer de place. Si on exploitait un peu en grand l’incubation artificielle, il serait à propos de faire con- struire, aussi économiquement que possible, une grande poussinière qui consislerait en un bâtiment rond ou octogone, ayant au cen- tre un poêle pour le chauffer, et un assez grand nombre de compartimens où les pou- lets seraient réunis par âge, chose importan- te si on ne veut pas exposer les plus jeunes élèves à être écrasés ou affamés par les plus gros. Des portes à coulisses pratiquées sur le devant permettraient aux poulets de venir s’ébattre pendant la chaleur du jour dans de petits jardins correspondans à chaiiue compartiment. Pour les oies et les canards. on établirait de petits bassins dans ces jar- dins, qu’on pourrait d’ailleurs orner et om- brager de plantes ligneuses qui n’ont rien à redouter de ces jeunes animaux. § VI. — Nourriture des poulets. Les poulets nés par des moyens artificiels ne se nourrissent pas autrement que ceux éclos sous la poule. On est assez dans l’usage de leur offrir pour première nourriture du jaune d’œuf durci et mis en miettes ; cette nourriture est clière. Souvent ou mi*le le jaune d’œuf avec du pain émietté ; mais ou jieut s’en tenir à ne leur donner que de la mie de pain seule. Ils sont en état, dès les premiers jours, de di- gérer des graines, et on peut mêler du millet a la mie de pain qu’on leur donne. Outre le millet, qu’ils aiment beaucoup, on peut leur donner de la navette, du chenevis, du fro- ment, du seigle, de l’avoine, du sarrazin, du mais mondés ou concassés grossièrement , du caillé égoullé avec soin et coupé en pe- tits morceaux, des pommes-de-terre cuites à l’eau ou à la vapeur, réduites en farine gros- sière ; et qu’on laisse légèrement sécher à l’air, etc., etc. On |)eut encore leur faire des pâtées avec de l’orge crevée dans laquelle on fait entrer de la mie de pain et du lait ; leur distribuer des pâtées faites avec les restes du pot-au- feu ou la desserte de la table, des matières grasses, des os concassés ou broyés fme- ES SUR L’INCUBATION ARTII’ICIELLE. 89 ment, comme Chaptal l’a vu pratiquer avec succès à Montpellier, des viandes ou ma- tières animales communes, soit rôties ou bouillies, soit crues, hachées et niêléesavec du grain, des criblures, des vannures, etc. Les vers de terre, les asticots sont aussi fort du ijoût des poulets, et ou fera bien de leur en donner quand on pourra s’en pro- curer en grande quantité et à bas prix (/^o^. t. IIL p. 74). On peut aussi leur distribuer des plantes potagères crues et du mouron ; mais il faut leur donner cette nourriture avec discrétion, et ne pas en faire leur prin- cipal aliment. Les soins à donner aux autres oiseaux de basse-cour qu.’on ferait naître par des moyens artificiels sont à peu près les mêmes que ceux mis en usage pour les poulets. Il fau- drait seulement varier la nourriture suivant les espèces, et apporter quelques motlifica- tions au régime d’après les mœurs ou les ha- bitudes propres à chacune d’elles. VU.— Considérations économiques sur l’incuba- tion artificielle. L’incubation artificielle est avantageuse à pratiquer dans tous les lieux où il est né- cessaire de faire éclore de jeunes poulets dans les saisons où les poules ne couvent pas, ou bien dans lescirconstances locales où il s’agit de produire régulièrement un grand nombre de poulets au milieu d’un petit es- pace. Dans les grandes villes, près des cen- tres de grande consommation et des lieux où la volaille peut se débiter à un prix élevé et où les produits des couvaisons naturelles ne suffiraient pas aux besoins, on réalisera sans doute des profits en faisant éclore ainsi ces jeunes animaux. En outre, une consom- mation beaucoup plus étendue de la chair des oiseaux de basse-cour par le peuple des villes et des campagnes pourrait encore ren- dre cette industrie plus lucrative. Mais il faut se rappeler que partout elle doit tou- jours être exercée d’après les principes de la plus stricte économie, et qu’elle ne pour- rait être entreprise d’une manière profita- ble dans les endroits où le combustible et les salaires sont à des prix élevés, et surtout dans les lieux où on ne pourrait se procurer à très-bas prix tous les matériaux néces- saires à la nourriture et à l’engraissement de ces oiseaux. Au reste, l’art de faire éclore les poulets n’offre pas de difficulté ; ce qui est dilficile, c’est de les préserver des épidé- mies qui fra|)pent tous les rasserablemens d’animaux de même espèce, et de pouvoir les élever à un prix inférieur à celui des pou- lets élevés dans les campagnes. L’expérience, le temps et les lieux peuvent seuls décider des avantages qu’on peut retirer de celte in- dustrie. F> M. CHAPITRE V. — LAVAGE DES LAINES. On donne le nom de laine à des poils d’une nature particulière qui recouvrent la peau des moutons. Ces poils, appelés brins, se rapprochent ordinairement les uns des autres, près T. III. — 12.