Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, II.djvu/71

Cette page n’a pas encore été corrigée
chap. 5e.
57
DE LA GUIMAUVE ET DE LA REGLISSE

Fig. 33.


racine est blanchâtre, Vivace, pivotante, de la grosseur du doigt ; ses tiges sont droites, cylindriques, recouvertes comme toute la plante d’un duvet cotonneux et blanchâtre ; ses feuilles sont alternes, pétiolées, ovales-aiguës, anguleuses, veloutées ; ses fleurs, d’un rouge pâle, pédonculées et axillaires, forment au sommet de la tige une sorte de grappe alongée. Celle plante croît naturellement en France, en Angleterre, en Allemagne, etc.. dans les terrains humides et sur les bords des ruisseaux ; elle fleurit en juillet et août.

Toutes les parties de la guimauve, les racines, les feuilles, les fleurs et même les fruits, sont émollientes et mucilagineuses, mais ce sont principalement les fleurs et les racines qu’on emploie en médecine. Les premières doivent être cueillies au moment où elles paraissent, séchées à l’ombre, et conservées dans un lieu sec, renfermées dans des sacs. Préparées en infusion théiforme, elles sont d’un usage journalier dans les affections catarrhales et dans toutes les maladies où il y a irritation ou inflammation. Les racines se récoltent seulement à l’automne ou pendant l’hiver ; alors on les arrache de terre, on les lave, on fend et on divise les plus grosses en morceaux au plus de la grosseur du petit doigt et à peu près de la même longueur ; on les blanchit en les pelant, on les enfile et on en forme de longs chapelets que l’on suspend dans un lieu sec, aéré et même dans une chambre chauffée afin de les faire sécher plus promptement si la saison est froide et numide. Soit sèche, soit fraiche, la racine de guimauve est, en général, la base des décoctions émollientes et adoucissantes qu’on prescrit en médecine dans toutes les affections inflammatoires internes ou externes, et, sous ce double rapport, la consommation en est considérable ; ce qui exige que la plante soit cultivée pour suffire aux besoins des herboristes et des pharmaciens.

On fait des brosses à dents avec les racines de guimauve effilées en filamens. Plusieurs personnes ont tenté à diverses reprises de fabriquer des cordes avec l’écorce des tiges et surtout avec les racines de la guimauve ; mais ces cordes ne sont pas solides ; on a même essayé d’en faire du fil et des étoupes proures à ouater ou à fabriquer du papier ;

jusqu’à présent ces essais n’ont pas eu de succès.

La guimauve n’est pas difficile sur la nature du terrain ; elle croit assez bien dans tous les sols, pourvu qu’ils ne soient pas marécageux ou composés d’un sable aride ; mais celui qui lui convient le mieux et où elle réussit le plus, est une terre franche, légère, profonde et un peu humide. — Quand on ne plante la guimauve que pour les besoins d’un ménage, et il faut toujours à la campagne en avoir quelques pieds dans son jardin, on peut la multiplier en arrachant en novembre ou décembre de vieux pieds qu’on éclate, qu’on divise en plusieurs, et qu’on replante tout de suite. Mais, quand on veut cultiver cette plante pour en fournir les marchés des villes, il faut en récolter de la graine à l’automne, et la semer au printemps dans une terre bien labourée. — Pendant l’été on sarcle le jeune semis pour le débarrasser des mauvaises herbes et on lui donne au moins deux binages. A l’automne, on enlève le jeune plant avec la bêche, afin d’en ménager les racines, et on le replante aussitôt dans un terrain convenable et bien labouré, en disposant les pieds en quinconce et espacés de manière qu’ils soient distans de 18 à 20 pouces les uns des autres. L’année suivante on donne deux binages au moins pendant le printemps et l’été. A l’automne et pendant l’hiver suivant, on arrache successivement tous les pieds pour les porter au marché.

Bosc dit qu’il a calculé qu’un arpent de terre planté en guimauve aux environs de Paris, devait rapporter près de 1000 francs ; mais il ajoute que le prix de cette racine est si variable, que cette culture ne peut pas faire l’objet des spéculations d’un riche cultivateur.

Section ii.De la Réglisse.

La Réglisse glabre (Gljcyrrhiza glabra, L. ; eu anglais, Liquorice ; en allemand, Sussholz ; en italien, Regolizia) (fig. 34) est de la famille

Fig. 34.

des Légumineuses. Ses raciaes sont