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chap. 3e.
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CHAULAGES EN USAGE DANS DIVERS PAYS.


Tableau du produit du domaine de la Croisette.
ANNÉES SEIGLE FROMENT
Semences Produits Semences Produits
1822 110 600 24 146
1823 110 764 24 136
1824 110 744 24 156
1825 107 406 27 251
1826 106 576 28 210
1827 100 504 30 249
1828 90 634 36 391
1829 82 538 48 309
1830 60 307 60 459
1831 78 350 48 417
1832 55 478 68 545
1833 61 529 52 545
Tableau du produit du domaine de Meyzériat.
ANNÉES SEIGLE FROMENT
Semences Produits Semences Produits
1822 120 487 16 100
1823 120 708 16 103
1824 120 644 18 84
1825 112 504 28 228
1826 120 677 20 115
1827 115 594 20 162
1828 118 726 40 328
1829 104 566 41 277
1830 79 298 71 477
1831 91 416 43 326
1832 79 411 75 786
1833 76 661 48 351
Tableau du produit du domaine La Baronne.
ANNÉES SEIGLE FROMENT
Semences Produits Semences Produits
1822 110 505 22 180
1823 110 652 22 138
1824 110 662 24 149
1825 102 398 32 252
1826 110 612 32 187
1827 107 546 34 204
1828 98 696 35 343
1829 84 608 40 268
1830 91 389 59 374
1831 92 411 40 295
1832 70 512 80 471
1833 75 511 51 471

L’emploi de 3,000 hectolitres de chaux d’une valeur de 6,000 fr. sur 32 hectares de terrain, fait successivement pendant 9 ans, a donc plus que doublé le produit des céréales d’hiver, semences prélevées. Les autres récoltes du domaine ont reçu un accroissement proportionnel, et le revenu du propriétaire en doublant s’est accru annuellement des deux tiers au moins de la somme capitale dépensée en achats de chaux, et cependant il n’y a pas encore la moitié du sol labourable chaulé, puisque sur 76 hectares de terre, 32 seulement ont reçu l’amendement.

D’autres exemples nombreux appuient ces résultats, et il en ressort particulièrement que le produit du froment s’accroît de deux à trois semences, que les terres à seigle passent du produit de 4 à 5 en seigle à 7 à 8 en froment, et que les autres produits ont un accroissement analogue. L’amélioration est beaucoup plus considérable sur les mauvais fonds que sur les bons, puisqu’il est de deux tiers en sus dans les terres à froment, et que la récolte est triple en valeur dans les terres à seigle.

ii. Chaulages flamands.

L’usage des amendemens calcaires dans le département du Nord comme dans la Belgique, paraît aussi ancien que leur bonne agriculture ; il est beaucoup moins fréquent en Belgique. Des chaulages anciens et successifs ont, à ce qu’il semble, fourni à de grandes parties de ce sol ce qui lui en est pour le moment nécessaire ; mais le départ. du Nord reçoit encore de la chaux, de la marne ou des cendres partout à peu près où la chaux n’entre pas comme composant du sol. On distingue dans le pays le chaulage foncier et le chaulage d’assolement ; le premier consiste à donner au sol, tous les dix à douze ans, avant la semaine d’automne, 4 mètres cubes ou 40 hectolitres de chaux par hectare ; on mêle le plus souvent à la chaux en poudre des cendres de houille et de tourbe qui entrent dans le mélange dans la proportion d’un tiers à moitié.

Le chaulage à tous les renouvellemens d’assolement ou sur les grains de mars, se donne en compost ; il est d’usage régulier dans ce pays, plus encore qu’en Belgique, sur les prairies ou pâtures froides qui ne reçoivent pas des eaux d’irrigation ; il en réchauffe le fonds, accroît et améliore les produits ; plus le compost est ancien, plus grand est l’effet : il se prolonge pendant 15 ou 20 ans, au bout desquels on recommence.

Les chaulages de Normandie, les plus anciens de France, se sont soutenus dans les environs de Bayeux, pendant qu’ailleurs on les défendait dans les baux. Cependant maintenant ils gagnent toute la surface qui en a besoin ; mais au lieu d’être employée immédiatement sur le sol, comme dans les anciens chaulages, la chaux est presque toujours mise en compost.

iii. Chaulages de la Sarthe.

De tous les procédés, ceux de la Sarthe semblent à préférer ; ils sont à la fois économiques, productifs et garantissent le sol de tout épuisement. Ils ont lieu tous les trois ans, à chaque reprise d’assolement, à la quantité moyenne de 10 hectolitres par hectare, en compost fait à l’avance avec 7 à 8 volumes de terreau ou de bonne terre contre un de chaux. On emploie le compost sur le sol pour la semaille d’automne, en rangs alternatifs avec le fumier. Ce procédé, dont le succès s’accroît de jour en jour, se répand sur les bords de la Loire et semblerait devoir être adopté partout où le sol s’égoutte facilement.

Nous croyons devoir insister sur la convenance et les avantages éminens de l’emploi